Née à Paris, Claude-Noële Pickmann appartient à la génération qui a grandi sous le poids de la menace nucléaire et qui a « fait » mai 68.
Elle a rencontré le combat écologique sur le terrain et s'est engagée, en 1993, dans le milieu associatif militant sur le sujet des déchets, d'abord localement, à Saintonge boisée vivante puis, au niveau national, avec la Coordination nationale pour la réduction des déchets à la source et avec le CNIID dès 1997, date de sa création, afin de promouvoir, en France, une gestion plus écologique de nos déchets en réclamant, notamment, un moratoire sur l'incinération.

En France, au lieu d'être publique, la gestion des déchets est sous le contrôle de multinationales du déchet.
Résultat, 79 % de nos déchets sont encore éliminés dans les incinérateurs ou les décharges. Seulement 21 % sont recyclés, plaçant la France parmi les pays d'Europe les moins évolués en matière de gestion des déchets.
La France a, aujourd'hui, le plus grand parc d'incinérateurs d'Europe, en plus de 300 décharges, disséminés sur l'ensemble du territoire. Et cela ne l'empêche pas de continuer d'en construire bien que ces techniques d'élimination soient considérées en Europe comme les deux plus mauvaise façon de traiter les déchets, et ce depuis 1975.
Or, les incinérateurs comme les décharges, en plus d'être très polluants pour l'environnement et dangereux pour la santé, relèvent d'une même logique : l'obligation de produire toujours plus de déchets pour les nourrir, empêchant pour longtemps toute réduction de la production de déchets et la mise en place de filières alternatives
dans la zone concernée.