Toute jeune, Emmanuelle Grundmann rêvait d'Amazonie, de graines baroques et colorées, de singes et de plumes d'oiseaux pour pouvoir s'envoler au-dessus de la canopée. À 6 ans, elle veut devenir ornithologue. Ses études la conduisent finalement vers le monde des primates et dans le cadre de sa thèse de doctorat, elle part s'immerger pendant de longs mois dans la forêt de Bornéo, avec les orangs-outans dont elle étudiera le comportement.
En survolant la forêt indonésienne, lors d'une réintroduction d'orangs-outans, Emmanuelle Grundmann assiste à un spectacle désolant : celui de la fôrêt tropicale dévastée faisant place à des étendues de palmiers à huile, à perte de vue. C'est l'éléctro-choc ! Après avoir consacré de nombreuses années aux primates et aux orangs-outans qu'elle affectionne tant, elle décide d'enquêter sur les causes, les enjeux et les conséquences de cette déforestation. Les grands singes comptent parmi les premières victimes de ce désastre mais elle rencontre aussi les peuples autochtones, habitants des forêts, « les oubliés de la mondialisation », dont les droits les plus élémentaires sont bafoués pour que les multinationales et les gouvernements puissent s'approprier leur territoires et les richesses qu'ils renferment.
Avec le TFT (The forest trust), elle est partie à la découverte des pygmées Baka, peuple de l'éphémère. Émue par le sort de ces derniers hommes libres elle témoigne de leurs cultures. Parallèlement, elle enquête sur la « biodiversité », sur « ce que nous perdrions si demain, elle venait à disparaître » et sillonne ainsi la planète, surtout les tropiques, pour évoquer la magie de ces lieux qu'elle raconte dans ses livres et ses conférences, et apporter ainsi sa « petite pierre » au vaste édifice de sauvegarde de la biodiversité menacée par ce rapport de l'homme avec cette Terre qu'il ne comprend pas, ou plus, et qu'il abîme, irrémédiablement.